lundi 5 avril 2010



Sur la côte d'Abraham
Photo: L.Langlois



Dimanche, 28 août 2005

PREMIER ESSAI


Parce qu'il le fallait bien un jour, j'ai ouvert un blogue; encore un de plus parmi tous ces milliers, dont les ex-istences sont parfois très courtes.


Pourquoi LE DÉCHET DE LA BELVÉTUDE ? Parce qu'en premier lieu, ces mots que j'aime sont de l'épormyable poète qu'est Claude Gauvreau, et aussi parce que le nom de la rue où j'habite est compris dans ce mot qui n'existe pas...Et parce qu'il le fallait bien un jour, la Fée Blackstick est sortie de son armoire à balai pour écrire de temps en temps des histoires plus chaotiques que romantiques, moins dérisoires qu'humoristiques, mais surtout toujours...inédites. J'espère survivre plus d'un mois...


Patrick Brisebois a dit:


Bienvenue chère!


Doc Triton a dit:


excellent! au plaisir de te lire...



LouiseL a dit:


Veuillez excuser ma toute première erreur de blogueuse, tout de même assez grave; le respect des mots, surtout ceux empruntés, se devait d'être rectifier immédiatement. Ce n'est pas la BELVÉTUDE, mais bien la BELVITUDE. Honte à moi d'avoir ainsi profané l'un des mots sacrés du poète orignal; ceux qui connaissent l'oeuvre de Gauvreau auront peut-être remarqué ma faute de frappe, ou de celle de ma mémoire chancelante parfois.


 

Lundi, 29 août 2005
LES CYGNES SAUVAGES 
 
Ma toute dernière lecture faite au cours de ce premier après-midi de vacances forcées: Les cygnes sauvages, d'Hans Christian Andersen. Un très beau conte, tout comme celui de la Dryade et celui de l'Ombre. Il fait partie du recueil intitulé Les habits de l'Empereur. C'est l'histoire de la jeune princesse Élisa qui fût séparée de ses onze frères, à cause de la méchante reine, seconde épouse du roi, père de cette nombreuse progéniture. Le jour, les onze frères se changent en cygnes et volent de par le monde. La nuit, Élisa rêve à eux, elle les voit jouer comme des enfants, écrire avec leurs crayons de diamant sur des tablettes d'or et feuilleter le magnifique livre d'images qui valait la moitié du royaume.Voici un extrait que j'ai retenu:

" Nous volons, dit l'aîné, sous l'apparence de cygnes sauvages, tant que le soleil brille dans le ciel; mais, dès qu'il a disparu, nous reprenons la forme humaine. C'est pourquoi nous devons toujours au coucher du soleil chercher un point d'appui pour nos pieds; car, en continuant à voler vers les nuages, nous retomberions comme les hommes dans l'abîme..."


Et puisque c'est un conte, il y a une fée et elle s'appelle Morgane. Elle dit à la princesse comment délivrer ses frères de ce sortilège, mais pour ça elle doit garder le silence absolu, et tisser pour eux onze tuniques avec de la filasse d'orties brûlantes. Peut-être que certains d'entre vous connaissez déjà ce conte d'Andersen, mais pour ceux qui ne l'ont jamais lu, je garderai le silence absolu; vous savez comment faire pour en connaître l'issue...


Les cygnes sauvages m'ont fait penser à vous les onze, à qui j'ai envoyé un courriel hier soir, pour annoncer l'ouverture de ce blogue embryonnaire, poétique et sans issue. Encore une autre de ces coïncidences nécessaires ? Vous étiez onze, ils étaient onze...et j'étais sans doute la seule à l'avoir remarqué.



Mardi 30 août 2005
LES GEAIS BLEUS


Ils arrivent aux mangeoires en bande, ils sont quatre, six, huit. Durant 15 jours, ça ne dérougit pas, et tout à coup, ils disparaissent. Pourquoi? Je ne sais pas vraiment. Une chose est certaine, un beau matin, vous les entendez à nouveau crier près de vos mangeoires. C'est comme ça que ça se passe. Alors, on en profite quand ils sont LÀ et quand ils s'absentent, on a juste à attendre qu'ils reviennent: c'est une question de temps...C'est un peu le cas de certains blogueurs...ces jours-ci.




Mercredi, 31 août 2005

DEHORS AOÛT


Septembre est à nos portes. Allez voir la dernière oeuvre de NokturA: absolument automnale; inspiration garantie...






Août presque disparu, nous sommes comme toutes ces vivaces qui se mettent en dormance. Les esprits se refroidissent, et il me semble qu'ils sont dans une meilleure position pour fonctionner à plein régime, que lorsque la surchauffe de l'été y faisait battre son vide, et qu'elle les en empêchait d'en atteindre le sommet de la Création. Un peu de fraîcheur, et de pluie battante, rien de tel pour y réintégrer ses feux...




Jeudi, 1er septembre 2005 
LES SANGLES DORÉES


Le ragoût des mots bleus a été mis sur le feu rouge, plongés dans l'eau qui bout sur le rond chaud du milieu...Les mots qui cuisent à feu doux, qui se figent et se fixent lentement dans les graisses de la Bête; qui embaument maintenant les chefs qui les apprêtent...


Les sourires abandonnés aux mains de la maldonne; les regards qui asexués se privent de madones; filles de Fauves défaites à la Guimauve mauviette; que de brèves amourettes Cratères de peauxxx beiges remplis de mots-cortèges; Mots nés de porcs salés, noyés sous flots de sueur. L'espace, redevenu vert, alloué aux corps-bouées de ceux qui n'avaient pas eu la chance d'avancer, même d'un seul petit pas, de peur de tomber trop imparfaits de peur de perdre l'indépendance...


Dieu seul sait, ou son futur Pape, ce qu'il en coûtera d'abandons pour tout ce qui nous happe dans ce monde qui nous décède. On sent d'ici les odeurs du Portugal, celles qui nous ont fait boire les vagues de l'Effet pourpre; on sent qu'ils savent encore comment cuisiner leurs mots, ceux qui s'enfouissent entre deux os, sous les chaudes croupes grenat d'une Jument nocturne saignée par l'État...


Le drame des conjoints qui se repiquent sans cesse dans les plateaux imbibés, ou dans les bunkers désactivés, comme ceux qui nous venaient de la Grèce antique ou du Mont des Oliviers, des drames qui se repiquent depuis les profondeurs balafrées des terres grasses des laboureurs au bord de leurs cœurs abîmés par les mémoires qui se meurent...


Les odeurs de la candeur se dissipent; mais il reste les mots du jeune auteur qui lit la nuit dans sa complète noirceur ce que les enfants craignent des Sabbats; ces enfants morts-nés au combat qui nous reçoivent âmement avec la Voix muée de leurs revenants. Pendant que les muses l'appellent, et que le guet se fait par le Poète, on surveille de loin tous ses prophètes. Pendant qu'éclatent des grenades de lait sûr, on tourne en rond des histoires de capulette, mièvres supplices donnés en pâtures...


Du travers des lettres de ce monde, écrire n'a pas créé que de l'Immonde. Des histoires d'organes qui grondent pour des fées blondes et moribondes, ont donné naissance aux zones d'ondes; E-crire n'a pas fait naître qu'une Natione entre...les...points...noirs...de...ses...suspensions...


Des itinéraires se déferont, des littéraires se croiseront, des opinions s'affronteront. Du tourment temporaire des auteurs ivres de l'hiver, accoucheront plus tard d'un livre, d'un roman qui mourra en rond: Les sangles dorées de la raison. La courbe infinie invalidera son temps, le Cercle se videra de son précieux sang. À partir de ce Néant devenu désobligeant, il tracera ce que sa vigueur lui fait écrire...lentement, mais sûrement...


Claude E. LaRousse

11 avril 2005/1 er septembre 2005


Simon a dit: 


"ce que les enfants craignent des Sabbats"

Écho, échos dans ma tête. Salutations à Claude.

 
LouiseL a dit:

Les enfants du sabbat, d'Anne Hébert; la pièce sera jouée au Trident en sept-oct. et Claude y sera...avec Muriel...



Patrick Brisebois a dit:

Wow! ;-)



Vendredi, 2 septembre 2005
LES BEAUX CHEMINS



Hurlements lamentés des loups-garous 

dans la forêt cadastrée de bois debout: 
Emblavures des Bérubé, terre de marabouts 
Brûlures d'estomac ainsi réactivées
au nord-est de son âme enfeuillée: 
crachats de sang nacarat pour Borromée...

Au bout d'aiguilles d'épis nets nains: 

madriers créés des restes de bush cut; 
Dans la boue volcanique des purs purins 
dépouillement de Manuel dans la grotte...

D'août, dards des maringouins voraces 

transperçant la couche de farcin-crasse, 
d'où flèches véloces dans les huttes hot, 
picossant le last câll de nos étés indiens...

Silence feutré dans les carquois 

depuis la facture de cette ivresse, 
silence enretourné entre les pages 
de mes lectures faites maîtresses. 
Rage pernicieuse d'un jeune ironiquois 
affamé de soupe-au-lait sûr et de sang caillé; 
Race épineuse du dedans de cette forêt; 
Images débridées de son jeune Abel 
depuis Sa Grande Tribu défrichée...



***

En ce 2 septembre 2005, parce qu'il en devient sexagénaire, je veux lui souhaiter un Bon Anniversaire...Il a encore tant d'autres choses à dire, et de livres à faire...Vous l'aurez reconnu...






Samedi, 3 septembre 2005
IB ABSENTIA


Falling down from the Towers of Mind, 

Inside the Emptiness of blinded mines, 
Our secret phrases melted in a Suitcase...

Pool words suffering in his desert space, 

Wet silence drying in a red golden grace; 
Remember the Dragon's ghost killer, 
Flirting with his once upon an angry host 
Tristan Egolf, a young american author, 
Son of their guns, son of the Swine, 
Wrote here, with the right or wrong, 
Died alone, in the land of Rat River...

Like an ice cube diving into the Abyss, 

The Poet still freeze beside the Fire; 
Into the Glass mixed of their Mist, 
enamoured by, but too much tired, 
He's floating inside a fragile shell, 
prisoner of his brand new Hell...


À la mémoire de Tristan Egolf,

Seigneur des Porcheries,
et de ses éboueurs unis...


 
Dimanche, 4 septembre 2005
1948



Discours de la douleur, 

Chaleur de ses recueils; 
Averse de ses couleurs au dedans de mon œil. 
Splendeurs sur la rétine, 
Envoûtements majeurs; 
Tumultes des flots du gin, 
Provisions pour les pleurs. 
Gestuelle abstraite d'une sœur jumelle. 
Révérence indiscrète faite à son auteur; 
Mise à jour de leurs fonds de bouteilles, 
l'Arroi silencieux pour leurs Corneilles. 
À cause du retour incontournable 
de l'indubitable Grande Noirceur, 
Peur mortelle de l'enfer sur terre, 
comme celle du ciel inconcevable

ESPÉRONS LE MÉMORABLE




Mardi, 6 septembre 2005 
L'ESSENCE DES ÊTRES


Ça fait donc du bien de se laisser anesthésier par l'essence des êtres. Dans cet après-midi cancérigène de soleil, (on n'a qu'à se draper de gaze), savoir qu'on s'asphyxie volontairement dans les rues de la ville, même si cette ville, qui m'est encore étrangère après 26 ans passés entre ses remparts et sa triste banlieue, m'invite à me laisser respirer de cet air capital...


Être allée traîner dans le Musée pour m'éclater l’œil de tous ces marbres, sculptés par les menottes de Camille et par les grasses carpes de Rodin. Quelle absolue beauté, non étrangère cependant, parce que vus la semaine passée dans le magnifique livre de l'exposition, payé en partie grâce aux achats précédents...(merci auteurs dont je tairai les noms...c'est un peu grâce à vous si je puis admirer les détails de ces bijoux de bronze, de plâtre et d'onyx...). J'irai bien chercher une couple de vieux textes que j'ai écrits il y a sept ans après avoir visiter l'expo Rodin... 


Au sortir de l'enclos de ce très beau musée national du Québec, foisonnement, fourmillement, babillements, beaux vêtements, tas de gens sur la rue Cartier; sillonner chez Sillons, le marchand de disques, trouvaille d'un vieux Péloquin/Sauvageau: Laissez-nous vous embrasser où vous avez mal (ma copie vinyle étant passablement usagée, je me suis laissée encore une fois achetée...par des poètes)...


Puis, bouquinage au minable centre d'achat de la Canardière, une chance qu'il y avait ce tas de livres entassés qui sentent la bonne vieille vie poussiéreuse.Y ai acheté pour 3 $ Le souffle de l'harmattan de Sylvain Trudel (à cause de Simon). Je l'ai commencé dans le bus, après avoir terminé celui de Tecia Werbowski, L'OBLOMOVA, un très beau petit livre publié chez Acte-Sud; mais aussi et non le moindre, celui qui manquait grandement à ma petite culture, veuillez tous m'en excusez, vous savez sûrement de qui je veux parler, le seul et unique Monsieur D., que je commencerai, sous les conseils de...Monsieur B. ;-) le Nez qui voque et L'hiver de force...ou le contraire...c'est à suivre...


Ma journée avait très bien commencée. En effet, ce matin, Monsieur Jonathan Harnois, dont j'ai lu le premier roman, Je voudrais me déposer la tête, me remerciait pour mon humble commentaire, j'ai bien écrit humble...Pour ceux qui me connaissent, le courriel n'était pas d'une largeur excessive cette fois-ci ! Je vous laisse sur ces mots de Jonathan:


Aux soirs d'été, aussi, quand venait l'heure du pyjama, après le bain, et qu'avec maman je suivais les éboueurs à travers le quartier, fasciné, avec un verre de lait et ma petite couverture....Je me souviens, les éboueurs, c'étaient les héros de l'univers.


Chapitre 13, page 47


Oui, les héros de l'univers, parce que sans les éboueurs, ceux qui ramassent mes déchets aussi les vôtres, on comprendrait peut-être mieux la signification du mot ordure ? Lire Le Seigneur des Porcheries de Tristan Egolf, la réponse s'y trouve...


Simon a dit: 

Bonne lecture, Louise. Je m'excuse pour mon silence de ces jours-ci. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'est pas idéologique, et qu'il est temporaire. Amitiés.



 
LouiseL a dit:

Le silence en sa douleur: ou bien il l'apaise, ou bien il l'avive, tout dépend de qui se tait...Il y a de ces silences qui apportent autant, sinon plus, que tous ces mots bien orthographiés, que toutes ces paroles paraphrasées, que tous ces gestes désirés; ce sont ces silences-là qui allongent nos jours, en blanchissent nos nuits, celles plus noires que courtes...


Mercredi, 7 septembre 2005 

PERSÉE ET LA GORGONE






Au printemps 1905, lorsque Camille Claudel écrit à Gustave Geffroy


" J'envie celles qui trouvent au début de leur existence un protecteur bienveillant au lieu d'un ennemi sournois et acharné: cela simplifie tout, le chemin se trouve tout tracé "


elle oublie que ce protecteur elle l'avait déjà trouvé en la personne d'Auguste Rodin, alors qu'elle n'avait pas encore vingt ans. Mademoiselle Claudel garde sa personnalité fine et forte. Son groupe de Persée et la Gorgone est une oeuvre nerveuse, élégante et tourmentée, qui renouvelle d'un accent nouveau une vieille donnée.


Maurice Hamel



***

Étrange que ce soit une sculpture à la facture dite plus classique qui ait retenue le plus mon attention hier, au Musée; Claudel, étant l'une des créatrices les plus innovatrices de son époque, faisait également des commandes, des bustes pour ses mécènes, dont un pour la comtesse de Maigret...


LA MÉDUSE



Comme la Méduse, ce cnidaire solitaire, 

comme l'infatigable voyageuse qu'elle est, 
d'Est en Ouest, du Nord au Sud, 
de l'Adriatique à l'Atlantique, 
toi aussi tu t'adaptas à ce climat tempéré et froid...

Du fond du silence des mers, 

où tu t'y fixas, incandescente, 
tu vins ensuite t'en affranchir, 
pour passer à la seconde étape; 
celle qui prestement te détacha 
de ses insondables abysses, 
et qui ensuite te dirigea 
vers la surface ondulée de l'Océan, 
pour qu'enfin tu puisses pouvoir y nager
plus librement...

Comme la Méduse, 

ta peau devint parfaitement translucide, 
se pigmentant des couleurs de l'azur profond, 
et ton sexe naquit dans toute cette allégresse,
transformant ton corps 
naturellement fécond 
en une chair moelleuse et subtilement parfumée; 
Chair qui plus tard y attira 
celle de tous tes futurs ennemis,
adversaires irréfutables 
que furent tes propres confrères; 
ceux-là qui n'hésitèrent pas une seule seconde..........

LouiseL a dit:


Ce texte qui est allé se perdre dans les méandres du blogspot l'autre soir, alors que j'étais entrain de le taper, est soudainement réapparu hier soir, mais coupé de plus de sa moitié... La suite...à un moment donné.


Vendredi, 9 septembre 2005 

LES MAINS







Comme le Plâtre, tendres et solides; 

comme l'Onyx si transparentes, 
comme le Marbre froid, 
dures mais aussi polies, 
les mains, jointes et nues, caressées, 
et puis blessées par les maîtres sans âge, 
qui se sont à jamais tues...

Pour Camille et Rodin



 

Samedi, 10 septembre 2005
DANGER MEN COOKING







Dans la salle des Chevaliers de Colomb de Charlesbourg, Danger Men Cooking, groupe punk rock de mon fils Jeffrey. Louis-Philippe, Louif pour les intimes, le bassiste lou-fuck, nous annonce qu'il n'y a que deux personnes qu'il ne connaît pas, parmi la maigre foule. Nous sommes donc pratiquement en famille. Ouais, c'est ça les débuts...de rockers...Et ça défile: The Game, I'm always here, Lyrical Kill, I'm a soldier, Out, Never, L'invité invisible (ça en prends toujours une en français), Parasite, DMC, State of the Union, It's a cool day to die, Bored...Ce n'était pas parfait, mais presque. Quelle énergie dépensée par le quatuor punk rock. Tommy, jeune guitariste de 17 ans, qui joue déjà pratiquement comme un pro, flottait sur son gros nuage rose après sa prestation, et juste de le voir sourire comme ça valait le show à lui tout seul. Guillaume, le batteur le plus sérieux du monde, je le jure, et froid comme le marbre, je le sais, (j'ai touché son visage rien que pour voir s'il était bien un être humain), ne laissait absolument aucune trace d'un gars qui venait de battre la peau de ses tambours pendant 1 heure et quart. Quant à mon fils, l'autre guitariste, auteur-compositeur-interprète nirvanien-morrissonien, quel charisme; et je n'écris pas ça parce que je le connais, mais bien après avoir constaté à quel point il aime ce qu'il fait, et combien il aime se donner, même si la salle n'était pas aussi remplie qu'il l'aurait désirée. Il s'amusait aussi, et c'est ce qui comptait...ce soir. Comme dans toutes les choses qu'il entreprend, il ne laisse jamais rien au hasard, et toute cette musique, qu'il compose maintenant depuis plus de trois ans, m'apparaît maintenant comme son propre embryon, celui de qui naîtra ses autres musiques, ses autres textes, toujours aussi songés qu'extravagants et engagés. Son paternel, contrairement à la mère sur le bord du stage, regardait, de loin, sa mâle progéniture entrain de faire mourir sa voix. Mais il a reconnu qu'il avait du talent; c'est tout de même ça, et plus encore. Oui, ce soir, nous étions en famille, au même endroit, mais pas à la même place...







Ce texte nocturne, prétexte d'écrire sur un enfant qui ne cessera jamais de m'étonner, tant par son intelligence que par sa grande sagesse, valait ce soir que je prenne le temps de vous en parler, parce qu'il n'y a pas que les mots des autres qui me font écrire, il y a aussi ceux qui sont près de moi, à côté de tous ces mots...Et pendant ce temps-là, Nelson, l'autre fils, qui regarde Wayne's World II. Et il rit, il rit, Ô combien il rit; et moi je ris...de l'entendre rire. Et rien que d'entendre Spirits in the sky, chanté par un certain Norman Greenbaum, me rappelle soudainement que le temps ne passe pas si vite que ça...finalement...








Lundi, 12 septembre 2005 

ARRÊT DU TEMPS


Travailler le marbre de ses mains alertes pour n'y gagner que de l'amour qui s'étiole; Comme dans toutes ces pauvres lettres écrites, puis oubliées sur la console. Dans les grandes prairies vertes, comme dans l'atelier du maître, là où elle va et vient, là où elle vole pour s'essouffler, toute fin prête à fabriquer une tentative de viol. On ne fera jamais d'elle une féconde mère, elle ne sera, pensait-t-on haut et fort, qu'une sœur cloîtrée dans le bleu de l'enfer. De ce marbre naissant de la terre qui dort, dans lequel elle y sculpta sa propre école, elle se tût, pour que ses gestes ne l'affolent qu'au devant de ce grand corps drapé de désert. Ce corps qui prit place à gauche, là, dans l'hémisphère de son cerveau dit génial, mais classé hérétique; Là où nulle prière, où nulle mystique n'en atteignit vraiment sa noire misère, ni non plus son maigre cœur de verre. De ce marbre naissant de la terre qui dort, il n'y restera qu'un mystère, et son aurore


à Camille Claudel



Patrick Brisebois a dit:


Bonjour Louise. Effectivement ton blog ne permet pas les commentaires anonymes mais tu devrais pouvoir régler ça en taponnant dans tes options. Personnellement je ne comprends pas pourquoi tu as choisi Blogger... 20six est mieux il me semble. Bonne soirée.



LouiseL. a dit:

Merci M. Brisebois; maintenant TOUTE personne devrait être en mesure de pouvoir commenter ce blogue.




Mardi, 13 septembre 2005
IMMONDICES



INTELLECTUELS:


Ils sont plutôt le déchet de la société, le déchet au sens strict, c'est-à-dire ce qui ne sert à rien, à moins qu'on ne les récupère.


Roland Barthe

Le grain de la voix
Entretiens 1962-1980


STARFIELD ROAD


Turbo goes to rocket,

Put your kiss in the hand
Sinsate your belly down
Bend down round this garbage can
Plow pound down dirty starfield road
Hot ham slap it muscle skin jam load
Blam bam I transplode you to the lamb
Jesus is screaming your name
Violent loving yeah, kissing golden
We're going insane
But where is the shame
When the stuck pig is to blame
" Ai ye butt cheeks can't be tamed
As I splooey my name
In flame ."

Sonic Youth


Une traduction (in) fidèle de ce texte serait la bienvenue...








Un utilisateur anonyme a dit:


Ça marche! ;-)

Pat B 


LouiseL. a dit:


Recevoir les commentaires d'utilisateurs anonymes tels ceux de Pat B a réellement de quoi me réjouir. Merci pour ton support " technique ", et les autres, ceux qui suspendent (et soutiennent) mes fringues noires dans LE garde-robe ;-) mais ça ne me traduit pas le texte de Sonic Youth... 


Mercredi, 14 septembre 2005 

LA DÉCHARGE VIOLETTE


Dans la tiédeur de sa réserve, 

mais quelques fois si attachant, 
le Violet solennel et atténuant...

De ses lourds coups de glaive 

me perce le cœur et le saigne; 
De la balistique d'un long fusil 
me l'envoie t'y repêcher la Vie. 
C'est le Futur de cette décharge, 
en l'attente de la fin de ton âge...

C'est ici le Présent qui surnage 

sous la neige noire du marécage. 

Puis promptement, quand il m'imprègne 

des odeurs parfumées de ton printemps, 
et qu'il décède subitement en me précédant, 
j'y réunis alors tous nos souvenirs d'antan;
et c'est là je crois ce qu'il y a de plus urgent. 
Triste, mais sagement je les enveloppe, 
puis les dépose, là où ils étaient avant, 
scellés dans leur écrin de deuil, 
petite boîte de cèdre ou de carton, 
qui forme ton cercueil. 

Il existe des amours enterrées prématurément 

alors qu'on les croyait destinées à traverser le temps.

inspiré par LES AMITIÉS INACHEVÉES

de Jacques Coté


 
LA FORÊT DES CO-NAISSANCES


À l'orée d'une forêt en flammes, 

les champs de framboises bigames; 
Surgit de son nulle part procréé, 
un homme-enfant né de femmes aînées. 
Il s'approche et converse avec le Temps, 
celui qu'il prendra sous ses petites ailes; 
Il ne rêvera pas qu'il travaille pour elles, 
celles qui le poursuivent de black e-mails. 
De l'au-delà de ses mots, il soufflera au Néant 
des phrases enduites de leurs sangs itinérants.
On le couvrira de fleurs séchées et de coups d'épées; 
Il ne fera aucunement peur ni pitié,
puisqu'il est le fils aîné...

pour NokturA



nokturA a dit:
  oh my!! Je ne m'attendais pas du tout à cela!! Mille fois merci!! J'aime beaucoup.Je vais te faire un dessin cette semaine. ;-)



LouiseL a dit:

Merci pour ce que tu as fait; moi aussi, j'aime beaucoup.


 
LES SOMNAMBULES ALITÉS

Ils dorment debout et parlent aux mots; 

Ils rêvent tout haut et meurent couchés...
Bavent de côté, et puis se lèvent; 
Crèvent aligotés, comme les avinés...

Sous des tapis de fleurs empoisonnées, 

boivent cul sec, mouillent leur lit; 
Soupent le soir au vin de messe; 
digèrent mal les retailles d'hosties...

Alités somnambules, 

qui font des bulles de phylactères dorés,
qui bandent, dessinés, 
en faisant semblant de tout réinventer...


TROUVER L'ISSUE



Le temps est une plantation rectiligne.

Jim Morrison


Caducée de Paracelse 

Huits-clos d'air méticuleux sur la rue des belves 
Fastes officines du FEAST OF FRIENDS de Morrison. 
Beautiful like the moon rise on someone else, 
wonderful like the sun rise in hell. 

Traces unguifères sur la Bête nyctalope 

Néo-graffitis 
Coups de moppe, 
TAG contaminés 
sur les dermes" on the rock " 
extraits d'Issues 

Un peu de résurrection de temps en temps, 

comme celle des vieux fantômes lunaires 
qui ressortent de l'enfer de cet été infini, 
réveille les âmes mortes, et les réconforte...


 
Sébastien Chabot a dit:

Youhou, salut Louise! Enfin je peux planter mon drapeau chevou. Excellent texte. Là, comme je te le disais, suis un peu débordé, je vais revenir avec des commentaires d'une grande pertinence (pffff....) un peu plus tard.


 
LouiseL a dit:

Je venais justement de parler de ton livre, et de toi, à une amie; il est 15 heures, il fait chaud. J'attends avec impatience ta pertinence...


Simon a dit:


J'en découvre enfin un extrait, de ces Issues. Ça m'intrigue de plus en plus. Tu vas continuer de nous en donner, dis?



Louise L. a dit:

 
Je continuerai..de temps en temps...


15 septembre 2005
EXTRACTIONS



La femme morte a le tour de la redite, l'homme agonisant crée.

Patrick Brisebois
Chant pour enfants morts

Même avec les portes grandes ouvertes les issues demeurent parfois fermées.

Tony Tremblay


Overdose d'une douleur au cœur du bide vide; 

Morsure gélifiante de la mort fine et algide. 
Vers moulus maux roses 
de cet art scénique aux couleurs uniques, 
voisines d'entrepôts d'odeurs maléfiques. 
Mines d'oranges vertes sous le verre de gin, 
eau-thionine mixtions acides 
des jolies fientes d'un héro in
Manne blanche d'un fruit sec, fantôme à tiques, 
dust in the wind des raisins de la colère..(HIC!)

extraits des ISSUES PLAUSIBLES

http://www.lesissuesplausibles.blogspot.ca/



 
Vendredi 16 septembre 2005
PHASE 5




Je cherche une main secourable pour me sortir de la noirceur. J'attends que le destin ou le hasard ou le vaudou ou les prières au p'tit Jésus m'extirpent du fond de ce trou. J'ai la frousse, je suis infect, je suis fou, je suis aux femmes, je suis insecte, je suis enfoui sous ma paillasse humide, tissée de mes peurs et des occasions ratées. Je veux goûter ses lèvres. J'ai le vertige. Quand la trentaine débarque, avec ses déceptions et ses choix qui se raréfient, il est facile de se laisser glisser dans le bain chaud parfumé à la lavande et rempli de mousse des relations tranquilles. Rompre, c'est un peu comme tomber amoureux, on ne s'y prépare jamais assez.



***

De qui sont ces mots de la phase 5 ? Il est probablement chez lui ce soir entrain de lire, ou d'écrire et sûrement entrain de réfléchir à sa prochaine télésérie, ou peut-être de boire un verre en quelque part, je sais pas, mais il le fait...et comme il faut. De la phase 2 du petit pas, j'aime bien cette phrase: Et dans ce baril il fait noir et ça pue. On y tourne en rond en tâtant les parois sans trouver d'ISSUE...


Vous l'avez peut-être deviné, it's a boy, a real, et il vient de la Suède, et il travaille...pour des SUEédois. Et pourtant, pourtant, il n'a pas eu besoin de se servir de la langue " des bois " pour œuvrer à ses solides constructions littéraires; il édifie...tout simplement...Bon, assez de fleurs, il est trop long le temps...entre les livres...






Samedi, 17 septembre 2005

FANTÔME VITAL


Pour cette période qui précède les grandes brumes d'octobre...et les fantômes de l'Halloween...



***

Ô vague pâleur de l'astre opale, 

Ô voix des voix, ange enfantant; 
Je vais là où luit la petite étoile, 
dans le bleu d'un jour suffocant. 
Lorsque tu m'apprends, en te tendant, 
que mes mots de ton silence mendiant, 
font que tu m'aimes tout en m'évitant, 
je ne te déteste rien qu'en ce moment. 

Que l'on se pâme ou l'on se désâme, 

ce reflet que tu apportes à mon âme, 
fera, nul doute, revivre allègrement, 
les instants instables de ton Absence. 
Ces instants cannibales, où n'y vibre, vitale, 
que la transparence de ton fantôme vivant, 
feront s'aimer, et ce davantage, les amants.



Dimanche, 18 septembre 2005 

COCOON



(TEXTE LU PAR PATRICK DION À MAL DE BLOG)



L'hymen dans sa douleur, éclaté; 

La petite vierge pense à sa mère; 
Elle vagit d'être venue au monde 
par ce vagin usé de tant de viols, 
là où trempèrent ses pères inconnus. 

Concert dans le col, cancer à l'école; 

Dans la bière, la vodka et la dope:
ovaires infectés, avortement souhaité; 
Jupe de cuir imbibée du désinfectant 
écoulé entre cuisses bien trop lisses...

Ainsi la Vie s'est échappée, we hope, 

en cette chaude soirée de septembre; 
Là où y faisait le temps qu'il se devait de faire; 
Le temps de se remettre sur ses jambes, 
de se vaporiser à nouveau, à la ronde, 
d'alcool, de sexe...et de honte...

Pour vivre à tout prix: 600 $ only, 

pour la petite mort sans vice; 
Elle fit percer la membrane 
de ce jeune cocon gênant, 
constitué de chair fraîche et de sang déjà coagulé...

Volatilise-toi de ce cauchemar enduit de glu, 

toi, celui qui dans l'amour lui fis cet enfant, 
et auquel elle rêve encore de temps en temps, 
le revivant en l'atrocité bosniaque qui l'avive. 

Ensevelis dans les immondices tant lucratives, 

déchets cliniques d'un gynécologue de renom, 
elle n'a perdu qu'un infime vulnérable embryon; 
Mais elle désire quand même, 
au nom de tous ces petits oublié (e) s, 
se souvenir que l'innocence de son bonheur d'aimer 
fût par un jour de septembre ensoleillé, avortée; 
Se rappeler d'une nuit, dévastée et sans sommeil, 
que la torpeur de ses bourreaux s'était aussi là-bas amenée...


Lundi, 19 septembre 2005 
LE POUVOIR D'ABEL


Double-Cheval trempé de Lumière,

qui galope des entrailles de la terre aux abysses de la mer.

Antonin Artaud



Abel, dans le ventre chaud et salin de sa mère, 

Abel, dans le ventre visqueux de la grasse terre; 
Judith, sur ceux charnus de Bardo et Picard Caïus, 
Abel dans la fleur de lotus, fleur éclose dans l'anus. 
Judith dans la chapelle des abîmes de Julien Gracq, 
Judith juchée sur la bicyclette déglinguée de Samuel; 
Judith sur les ailes du Château de Kafka qui te braque, 
Toi, l'Abel des froides cavités sous-fluviales de Victor-L. 
Deux petites bouches, toujours grandes ouvertes: 
ce sont les jumeaux Remus et Romulus-Quirinus, 
qui tètent, goulues, de la Louve fondatrice de Rome 
ses lourdes mamelles, ces oranges devenues vertes, 
fruits acides de sa laitance, serpents suçant la Pomme. 
Odeurs de crème, Odeurs suprêmes; 
C'est la décharge violette dans la boue spongieuse; 
C'est l'angoisse qui les guette, 
c'est la création du nombre 7, 
c'est la proie dans cet inceste. 
Judith violée, tachée et puis sodomisée 
par la Gémellité apparente du Concepteur; 
Abel, nouvellement débauché mais intouché 
par les mains maternelles de son géniteur. 
Les faire venir de par derrière le miroir, 
les faire se cimenter à la lumière du Soir. 
Répulsion face au monde exigu de la maisonnée, 
l'expulsion en celui plus souffrant de l'Outrance; 
Abel, le cœur battant hors du pantalon, 
attend la Nuit venue, l'Offrande au salon. 
Inscrite dans la profondeur de sa violence, 
réécrite pour les déchets de nos silences, 
La Mémoire de ses livres apprise par cœur, 
La Mémoire vive de son fantasme maraudeur. 
Mémoire qui déménage en permanence 
entre les murs poreux de sa transparence, 
dans notre peau et sur nos lèvres, je pense. 
L'oeuvre qui me renvoie à Blanche forcée, 
L'oeuvre sacrée des ténèbres ensommeillées; 
De nos lectures nocturnes lues au préalable, 
notre désenchantement face à l'Intolérable. 
Tout ce qui était resté de refoulé dans le Désir, 
rien de ce qui ne se voulait que du simple Agir, 
aussi bien ces regards vrillés dans la toute Autre, 
que celui de son ultra-violet campé dans le nôtre. 
Vous, moins riche ami que lui, si pauvre Abel, 
dénudé dans les hautes herbes, 
Libre et non pas moins imberbe. 
Coups de faucilles, coups de marteaux 
sur les papiers notariés et recyclés; 
Stigmates feutrés des draconiens crayons, 
Fourches caudines forgées par ce démon. 
Et comme dans les toiles du belge Brueghel, 
la lumière vespérale, la lumière jaune sale, 
qui de Bataille a fait écrire: 
Celui qui désire mais n'agit pas, nourrit la pestilence
Et qui d'Artaud ne peut contredire: 
La seiche des cauchemars donne toute son encre
Coupures sanglantes dans le Néant, 
cicatrices d'un jour de printemps; 
Soudaine énergie souveraine, 
véloce comme une flèche zen, 
vous voilà partout maintenant. 
Toute la Réalité qui, 
s'ameutant autour de la Jument du cavalier, 
depuis notre noctambule cavale, 
péréclite ici, dans le Mouvement...
La Jument de la Nuit qui par vous nous féconde; 
La chaleur de la Truie dont notre corps s’inonde. 
Elle vous aime, et aimera toujours tant vous aimer, mais...autrement.

Novembre 1995

inspiré par La Jument de la Nuit 1.
Les oncles jumeaux 
Victor-Lévy Beaulieu



Ishenkar a dit:


Je te fais ici un clin d’œil, petit comme la lune qui se cache, graNdiose comme l'éclat d'un printemps et affamé de mes yeux qui dévorent ;) Merci


LouiseL. a dit:


Ishenkar, pseudonyme; irrésistible anonyme; qui me sème ses mots, qui m'essaime d'en haut son clin de lune héros. merci de ta visite.



Ishenkar a dit:
  
Ce n'est que le début de la fin


  
Mardi, 20 septembre 2005
LA CHAIR DE L'OMBRE



Si l'enfantement fait aussi mal qu'on le dit, alors pourquoi quand l'enfant te ment cela ne le fait-il pas autant ? Les bonzes-amis de mes amis font souvent apparaître quelques bons ennemis. Et à cause de l'AVALANGE de Vidoc


L'Avale-Ange de Laval, 

langé de l'Ange de la Vallée, 
dévale, aviné, 
aux côtés d'un coq acoquiné à un aquiné nez coké qui, 
provoqué (ou évoqué) fera à nouveau de l'hiver le faire forcer...
(du nez) ?

pour Saint-Hubert Aquin...et quelques ducharmiens



  A KIND OF BLUE







Il y a 18 ans aujourd'hui que mon père est décédé. Il s'appelait André et n'avait que 55 ans. C'était un trompettiste. C'est lui qui à l'âge de 10 ans m'a fait découvrir LE A Kind of Blue de Miles Davis. Il était plutôt du genre innovateur mon père, tout ce qui sortait de nouveau, dans n'importe lequel domaine il s'arrangeait pour se le procurer; j'ai probablement hérité de cette facette de lui. On a eu droit à toutes sortes de surprises. Et comme il a toujours joué de la musique, celle-ci est devenue comme un membre de notre famille... 


Il n'avait que 18 ans quand il a formé son premier orchestre, un quatuor, les Blue Mooners. Deviner pourquoi..Puis, plus tard, un trio, Les Météors. En fait, sa vie fût vécue comme une véritable météorite; c'était toujours du 2 pour 1 à 110% avec lui. Mais ce qu'il m'a légué, d'abord et avant tout: son éternel enthousiasme, ce malgré toutes les angoisses qui le minaient de plus en plus de jour en jour. Voilà, je l'aime encore tellement depuis toujours.








Ishenkar a dit:

:)



Jeudi, 22 septembre 2005 
LA BEAUNTÉ






Écartelés de schizoïdes entre le tracteur rutilant de leur idéal et les percherons écumants de leurs pulsions naturelles, l'Art, une soupape de sécurité pour esprits fissurés....L'Art, croisade vers le cœur des choses pour échapper aux choses elles-mêmes...


Denis-F. Doyon dit LE COYOTE INQUIET



Peut-être parce qu'on ignore de quoi seront faits les lendemains de la peine suprême, la beaunté, mot inventé au réveil, pour celle qui a perdu le père souriant, le père unique et souverain, qu'elle pleure éminemment en cet aujourd'hui laconique...



 
Vendredi, 23 septembre 2005
L'USURE DES ANCIENS RICHES




La Pléiade étiolée de Monsieur bien en vue, 

sa reliure au menu; 
La vieille Bentley au cuir desséché, 
et son chauffeur presque empaillé. 
Verres de cristal d'Arques, fin fêlés, 
toujours impeccablement astiqués; 
Canapés italiens aux culs défoncés,
aquarium encastré enjolivé de castrés. 
La bonne, dans les cuisines, surgelée; 
Le chien, bien au chaud, devant le foyer; 
Et le chat persan, de la nouvelle Iran, 
éreinté, sur le tapis de Turquie...volé...

Dans l'embrasure de leur fief, 
l'Usure racée de ses Altesses; 
Délirium tremens toujours assuré
pour la plupart de ces mal-baisés. 
Toujours plus fiers de leurs griefs, 
hypocrites aux affabilités connexes, 
qui ce soir encore nous les professent...

Du sucre ou du miel, Comtesse, 

avec votre bonthé glacée ? 
Je n'ose pas,maîtresse, 
ne mettez que du bon thé...


Sébastien Chabot a dit:



Dis donc, tu es de mauvaise humeur... et ça te va très bien! J'aime ce texte pour la violence de ses images. En fait, c'est une belle poésie qui allie bien charge offensive, proche de la dénonciation, et souffle poétique, corporelle, corporel parce que c'est un texte qui se respire. Tout ça pour dire que j'aime beaucoup.

LouiseL. a dit:


Ce texte détenu entre l'hommage et le dégoût, mais enfin sorti de l'embrasure de ses Issues; là où elles se terrent depuis un bon moment; là où elles feront d'autres ravages, nés d'une toute autre catégorie de violence...merci pour ton commentaire..



LES JOIES DE L'ENFER



Dévastation géologique du Nouveau-Mexique? 

Coup de grisou atomique 
dans la marre de houille calorifique...
Pétrodollars souillés de l'Arsouille oléique; 
Brouillard économique 
dans les sales paysages de leur or noirci; 
mais que dantesque comédie 
pour celui qui le produit. 
Frasques irakiennes 
qui enrichissent encore l'ennemi alibabique; 
Profits astronomiques 
dans leurs poches américaniques...

Vers les grandes pompes funèbres, 

hier et demain, c'est, et ce sera, 
la course de leurs chars allégoriques.
Siphonner le liquide moiré, 
restant fluide du Vide Ocré: 
They tank gas of the odds, 
they thank US & bless God. 
Essence, vapeur (in) utile, 
vidures de la Bête fossile, 
issues de son passé fertile, 
on la suce jusqu'à la moelle. 
On goûte leur oïl de yes man! 
On entend leur Hic! de la Géhenne, 
mais on boit le chant sacré des nouveaux Cheyennes: 

Bout d'crisses 

Fuck off, and God damn it, 
(So God bless us) 
especially that one
who feeds the Posh, 
but surely not the One 
who kills the Boss.

inspiré par le post de victor vidoc




 
Dimanche, 25 septembre 2005
LES ADULTÈRES




Depuis leur aparté cloîtré 

de 1000 mots monuments, 
stress endémique pour les maquereaux déments. 
Spectres de crasse cultivés in vivo. 
Cancers enserrés sur ce que tètent ces sombres héros. 
Souris folles d'I Mac qui grignotent et craquent
pour le zéro absolu qui ment. 
Dans la morgue-œil des os des divins amis 
du Marquis et de Madame de Merteuil: 
tas de métastases vicieuses, discrètes, 
écloses de Laclos,


Mardi, 27 septembre 2005 

LA FÉE BLACKSTICK 



La Paphlagonie, pays imaginaire ou déguisé, la Fée Blackstick distribue châtiments et récompenses; elle impose des épreuves; elle joue le rôle d'une véritable dea ex machina. Pas un instant nous ne devrions la prendre au sérieux, moins encore au tragique, car elle souffre, ou bénéficie, comme toutes les autres figures présentes sur la scène, de l'humour, qui permet de prendre du recul par rapport aux êtres et aux valeurs qu'ils incarnent. William Makepeace Thackeray parvient, avec LA ROSE ET LA BAGUE, à combiner avec un rare bonheur plusieurs veines littéraires apparemment incompatibles. La plus évidente est le conte de fée, où tout est possible, où règne l'exercice arbitraire de pouvoirs illimités, où s'opèrent les plus sensationnelles mutations, où la violence et la mort sont constantes mais comme indolores, à force de se désincarner, où l'imagination et l'inventivité peuvent se débrider avec allégresse. Ce n'est pas drôle d'être un homme et, puisque nous sommes tous dans le même bateau, où, il faut ramer dur pour ne pas caler, aimons-nous et aidons-nous les uns les autres. Voyez ce qui se passerait si une fée pouvait par des moyens magiques nous tirer d'affaire. Les fées n'existent pas. Nous ne nous tirerons donc pas d'affaire. Que cette triste certitude ne nous empêche pas de faire de notre mieux. 


La canne d'ébène 


Elle allait dans la lune pour accomplir ses prodiges; elle accordait ses féeriques faveurs à tel ou tel prince. Elle croyait qu'elle faisait autant de mal que de bien par ses prouesses. Elle ferait aussi bien de planter là ses incantations, et laisser faire les choses suivre leur cours naturel...Souvenez-vous de votre vieille amie à qui vous avez montré de la Bonté.


La Fée Blackstick


 


LE POING ROUGE



En fendant le bois qui le réchauffera, il trancha 4 doigts, les siens, de grenat...Il était là, froid, aux côtés de moi; me regardait...comme avant; puis de l'eau me quémanda; et je lui en donna...aucun sang ne s'écoula, aucune larme ne se versa; on en pris soin, puis on l'amena au loin de sa Stadaconna,vers le sud de l'Hochelaga; à cette heure, Prince des bois, je ne sais pas, ce qu'ils font de tes 4 doigts, mais ce qui se saura, c'est qu'un mardi matin de septembre ensoleillé, les jambes on me scia, le cœur on me charcuta, et l'âme on me déchira...


Ce soir, cette nuit, moi, qui ne prie pas, le ferai pour toi, juste pour une fois; parce qu'il le faut...des fois...et qu'à nouveau, peut-être, il le faudra...Grand frère Jacques, cher oncle et doux ami, au loin, là-bas, endormi dans le blanc de tes draps, moi qui pense à toi, te dis: repose-toi....repose-toi...mais aussi, endors-moi...ce soir, cette nuit, je sais que tu es là, et qu'encore demain tu le seras; dans cette forêt bistre qui bientôt se colorera; dans cette forêt mixte, toujours avec, et en toi, sur la terre de ton papa, entre le vert de ses bras, et autour de nos âmes tristes, à l'orée de cet automne doré, sur les traces de tes pas feutrés: ton sourire, toujours semblable, qui même dans le blanc de l'effroi de ton si beau visage ne s'effaça...pour toi, qui, ce soir, souffre au loin, là-bas, dans le centre de l'Hochelaga, en cet ancien hôtel Donegana: mes mots, teintés du rouge clair, comme celui du sang de ton poing que dans mes mains, ICI, je serre...voilà, et pour une fois, je ne me relirai pas...parce que ce soir, je les ai écrit à froid, parce que j'espère que tu les aimeras....du fond de mon cœur, mes mots, caniculaires, comme en juillet de cet été, dans la chaleur de nos serres...


Louise

mardi le 27 septembre 2005


 

Mercredi, 28 septembre 2005
PER OS



par la bouche ils ont mûri 

par le sang ils sont sortis 
par les os ils ont sailli
les mots...de nos mers 
les mots...de nos pairs 
par un matin gris, 
ils sont sortis per os perdus,
puis retrouvés...des mères, 
c'est tout ce qu'il nous reste 
de ce jour bleu et béni de celui 
qui un jour les a épousées dans une nuit
d'aucun répit des frères, 
c'est aussi tout ce qu'il nous reste, 
de celles-là qui les ont enfantés 
au beau milieu d'un après-midi...
cœurs E-pris de leur Symphonie

pour vous chère Lady Guy




Jeudi, 29 septembre 2005 

ENTRE DIATOMÉES ET PARAMÉCIES






Je veux mourir si n'est pas libérée la rousse embrasante.

Claude Gauvreau


L'Écume: rebuts de la société



Un mandarin, recouvert de diatomées, diamant, 

porta à sa bouche farouche des ombres moisies; 
C'est ce qui lui restait du fantôme de cette amie. 
Pieds nus sur le sol, de la neige en hiver; 
Au ras des framboisiers sourds et muets, 
sa longue démarche vers nous qui raffine 
ceux que l'Agonie ose nommer vermines. 
S'agrandissait, dans les plaines voisines, 
le jardin désert de son Infertile Déesse; 
Il revint au fleuve, puis à la mer, co-alliée, 
se procurer du vent frais qui inquiéterait
les nuits passagères de leur Clair-Obscur. 
Du quart-de-litre mensuel de ces cons sacrés 
au pain papal, plat corrompu, non plus béni, 
qu'espoir repeint du Rouge phosphore-et-sang, 
non jamais déteint du Blanc de l'Engendrement. 
Au milieu vert-de-gris d'un beau Grand-Lac, 
qu'une mare de Noir, que de petites flaques; 
Peintres sans queue ni tête qui se reprochent 
son cadavre décongelé au Vert du Printemps. 
L'Angoisse, castor nudiste, dévorant ses vifs os, 
écorçant les verges qui durent flageller ses mots, 
on adapta ainsi sa molle cicatrice à nos ulcères. 
Dans les terres parallèles, éternelles esclaves de sa Mer, 
là où il descendit les marches nuptiales du lent Trépas, 
l'on découvrit, en l'immensité de ces fastueuses grottes, 
un Mur garni de peaux mortes, oripeaux, drabes loques. 
C'est en dessous de ces eaux plus pures que moins calmes,
qu'il se mit à nager à contre-courant, recouvert de palmes; 
Toujours plus bas que La Vague, au creux des vases bleues,
jamais sans que l'on comprenne le pourquoi desdits drames. 
Afin d'étendre sur ce corps non gras l'esprit du renégat, 
lapsi discours ab intestat d'un long laps de temps ingrat; 
On réclama de l'Amour qu'il eut pour une Muriel Reine, 
celui qui viendrait y dévorer l'entrecuisse de La Murène. 
Cette Pâture remodelée depuis ses algues gluantes, 
nous donna finalement soif et faim de son A-VOIR; 
Elle empêcha de faire remonter à l'humide surface 
ce qui en lui décomposa que ses dédales pugnaces.   
S'éloignant du corps blond des longs cous de cygnes, 
il repêcha, agonisant, celui dont on voulut le libérer, 
celui que lui seul dorénavant, d'Elle en fût le Fidèle. 
Il devint avec le temps qu'une diatomée, une lumière, 
petite cellule prisonnière lovée contre ses habits sales, 
émigrant du fond embrasé de leurs contrées abyssales. 
Cet actuel lampadaire, qui scintillait allègrement, 
se perdit sur la sombre Avenue des pairs noceurs; 
Fit aussi, en se terrant dans sa vaste prison d'éther, 
s'y endormir la splendeur réelle de sa Noble Misère. 
A l'abri du Typhon, en repos des vacarmes océaniques, 
il s'ensevelit seul en lui-même sous les écumes séchées; 
Dans ce paradis d'ondes salées, Océan, tombeau ouvert, 
là où les vagues vertes endiablent la compacte brume, 
il festoie, attablé, avec les macchabées du dieu Neptune. 
Sourcier des antres-filets, ne voulant plus sentir la Haine, 
il reprit vie dans le ressac d'encre, Ô suicidaire Capitaine. 
Que la mer invulnérable, seule patronne, véritable geôlière, 
l'évade, de par ses fines lames, de la mahonne, de la galère. 
Abrite sa peine, ô mère des Scorpions, épouse des Poissons, 
et viens dessabler encore une fois de ses plaies encore vives, 
les vils commentaires que l'Écume prodigua au Poète-Frère.

à Claude Gauvreau et sa rousse incendiaire,

ainsi qu'à ceux qui s'engloutiront
comme eux, sans réel avertissement

 Vendredi, 30 septembre 2005 

LES FEUILLES À L'ENVERS







Se retaper quelques issues de secours en écoutant l'Apocalypse qui tressaute sur les volcans de la Plaque Tournante. Pour exploser les anciens paragraphes qui délimitent souvent l'OR-thographe, n'E-crire que pour se rendre à l'Évidence qu'on planche à améliorer la dé-Cadence



***

Avenue du Froid-Manteau, 

sous le lampadaire chaud, 
Voltaire fait le guet de nuit, 
son Candide est à terre et il gémit. 
Au port de Concarneau, 
sur le quai des gens clos, 
un homme jette à la mer 
son oeuvre et son mystère


***

L'araignée s'installe 

sur l'immense cité de la Toile, 
mé-tisse des mots de rade, 
issue libre des mers d'encre; 
là où y mouille le brise-lame, 
là où y pâlit Sade et son âme. 
À cheval sur le dos du Vautour, 
il veille aux grains de la Beauté; 
Et ceux qui attendent son Retour, 
le guettent au loin de sa palissade


À Christian Mistral

pour qui le mot ennui prend un tout autre sens que celui qui me le crée...

L.Langlois


***

FIN DU DÉCHET DE LA BELVITUDE
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